Les tables de cotation ont été introduites en athlétisme classique à l'aube du 20e siècle, lorsque la décathlon a été proposé pour les Jeux Olympiques de Stockholm en 1912. Des épreuves combinées en athlétisme ont existé depuis l'antiquité, avec le pentathlon introduit lors des Jeux Olympiques en Grèce Antique. Dans l'ère moderne des compétitions "all-around", comportant dix épreuves dans leur forme la plus courante, étaient souvent organisées dans les pays anglo-saxons. Lors des jeux Olympiques d'Athènes en 1906 une compétition de pentathlon, suivant le modèle du pentathlon ancien, a fait parti du programme. Toutefois le classement de toutes ces épreuves combinées se faisait à la place, le premier de chaque épreuve se voyant attribuer 1 point, le deuxième 2 et ainsi de suite, le vainqueur étant celui qui, à l'issue des 5 ou 10 épreuves avait obtenu le plus petit total. A l'approche des JO de 1912 il était clair que la cotation à la place ne faisait pas justice au vrai niveau des compétiteurs. De plus elle ne permettait pas des comparaisons entre athlètes qui auraient participé à des compétitions différentes. Ces réflexions ont conduit à la proposition des tables de cotation, où un nombre de points était attribué à la performance de l'athlète et non plus à sa place. Pour les premières tables le niveau de performances pour 1000 points avait été fixé aux records olympiques établis jusqu'à l'olympiade précédente. Toutefois rien n'est indiqué sur le choix du point zéro, c.-à-d. de la performance qui obtient 0 points. Or, ceci est un point fort important et conditionne la qualité des tables.
Les premières tables utilisées étaient linéaires. Pour les épreuves de courses ceci veut dire qu'un gain d'une seconde rapportait le même gain en points que la performance soit proche du record à 1000 points ou proche du zéro. Ceci est un piètre choix. Dans le graphique qui suit on peut mieux voir le pourquoi : au fur et à mesure que la vitesse augmente le gain en points diminue !
Il a fallu attendre des années pour que ce mauvais choix soit corrigé. Et encore pas mal de temps pour que les spécialistes de la cotation réalisent que la quantité qui doit jouer le rôle principal n'est pas le temps mais la vitesse, même si la performance de l'athlète est enregistrée comme un temps. (Et en se fixant sur la vitesse, les auteurs des tables de l'époque ont réussi à remédier la situation concernant les courses et dégrader la cotation des sauts et lancers. Mais tout cela est une histoire qui ne nous concerne pas ici).
Actuellement les tables de cotation des épreuves d'athlétisme ont atteint une certaine maturité. Il existe une série de recommandations, un genre de guide pour l'élaboration de tables, proposé par V. Trkal qui a été le coordinateur du groupe de travail qui a préparé les tables actuellement en vigueur en athlétisme. La plupart de ces recommandations concernent l'athlétisme. mais il existe aussi quelques principes généraux que j'aimerais rappeler ici.
•Les résultats qui obtiennent le même nombre de points dans les différentes courses doivent être comparables en ce qui concerne les niveaux de difficulté pour les obtenir.
•Les tables doivent être légèrement progressives (ce qui veut dire qu'au fur et à mesure que la vitesse augmente le gain en points doit aussi augmenter).
•Elles doivent offrir une cotation aussi bien pour les athlètes expérimentés que pour les débutants.
•Les tables doivent être basées sur des statistiques de résultats.
•Elles doivent être conçues de façon à pouvoir être utilisées pendant plusieurs années.
Ce n'est que du bon sens, mais il a fallu de nombreuses années avant que les spécialistes de la cotation des épreuves d'athlétisme en arrivent là. Heureusement, en qui concerne la Nage avec Palmes, lorsque la question de proposer une table a été posée, ces principes avaient déjà été formulés de façon claire et j'ai pu en profiter pour l'élaboration de mes tables de cotation.